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Publication du IVe Prix d'essai Casa África dans sa collection
Casa África crée depuis ses débuts sa Collection d'essais, une collection éditoriale destinée à donner de la visibilité à la connaissance des penseurs, des écrivains et des théoriciens africains et africanistes, dans le but de soutenir l’étude et la recherche sur des sujets en rapport avec le développement et le potentiel du continent, avec un point de vue éloigné des stéréotypes avec lesquels la réalité africaine a traditionnellement été abordée.
Dans cette lignée, Casa África attribue en ce moment les Prix d'essai, afin d'encourager la recherche et la diffusion des connaissances sur des thèmes africains. Les lauréats reçoivent, outre la récompense financière, la satisfaction de voir leur œuvre publiée, laquelle fait désormais partie de la Collection d'essai de Casa África, publiée en collaboration avec la maison d'édition Los libros de la Catarata.
Le thème choisi pour ces Prix d'essai 2012 était 'Le journalisme, la communication et les nouvelles technologies en Afrique', titre qui englobait l'ensemble de la communication qui se fait sur et depuis l'Afrique : la façon dont on s'informe sur le continent et sur ses habitants tant dans les médias occidentaux que dans les médias africains, la communication de l'Afrique depuis l'Afrique, ou l'utilisation que les africains font des nouvelles technologies pour le développement, la connexion avec le reste du monde, la diffusion des contenus et le changement social. C'est justement à ce dernier aspect du thème que s'intéresse l'œuvre présentée par Antoni Castel et Carlos Bajo et qui a été lauréate devant le jury ayant particulièrement apprécié l’apport fait aux connaissances de l’utilisation à des fins créatives et militantes des TIC de la part des sociétés civiles africaines et leur contribution à la démocratisation du continent.
Les réseaux sociaux en Afrique : des instruments pour la transformation et le changement est le titre de cet essai lauréat de la quatrième édition des Prix d'essai Casa África et qui voit maintenant le jour sur papier dans la Collection d'essais de cette institution. Le texte, signé par Antoni Castel Tremosa et Carlos Bajo Erro, analyse l’utilisation à des fins créatives et militantes des TIC par la société civile sur le continent africain et son apport conséquent pour la démocratisation de ses pays, où elles ouvrent des portes à la participation citoyenne pour le contrôle des processus politiques – notamment dans les processus électoraux – et elles participent aux transformations sociales qui en dérivent.
Le travail de Castel et de Bajo s'appuie sur les exemples du Sénégal, de l'Angola et du Kenya dans le but d’illustrer les différentes plateformes sociales sur lesquelles les citoyens agissent en tant qu’activistes, journalistes et même observateurs électoraux. Il s’agit d’initiatives qui garantissent une meilleure transparence dans les processus électoraux, la protestation face à des régimes autocratiques et, en dernier ressort, un contrôle citoyen de l'action des politiques et la construction d'un nouveau modèle de société. Les sms au Mozambique, Ushaidi au Kenya, Sahara Reporters ou Battabox au Nigéria ou encore #sunu2002 au Sénégal représentent quelques unes des expériences sur des réseaux sociaux qui sont décrites dans ce texte, qui se concentre particulièrement sur l’observation citoyenne à travers des réseaux sociaux lors du dernier processus électoral sénégalais et sur les blogosphères du Ghana et de l’Angola.
La conclusion de cet essai est que, malgré la pénétration relativement faible d'Internet sur le continent africain, le cyberespace ouvre de nouvelles possibilités à la contestation populaire contre les régimes anti-démocratiques et à la construction de nouvelles structures politiques et sociales, outre la canalisation des préoccupations des larges secteurs sociaux à travers le militantisme ou l'activisme numérique. L'appropriation des réseaux sociaux et du web 2.0 en Afrique va au delà de l'utilisation, de la familiarité, voire même de la maîtrise et permet à ses utilisateurs de modifier les usages originaux des différentes idées numériques et de les adapter aux besoins concrèts de chaque communauté. Un contexte fascinant et ouvert à des milliers de possibilités qui rend, selon Antoni Castel et Carlos Bajo, l'évolution des réseaux sociaux et d'Internet en Afrique aussi indispensables que séduisants.
Antoni Castel Tremosa est docteur en sciences de la communication et diplômé en histoire. Professeur du département des médias, de la communication et de la culture à l'Université autonome de Barcelone (UAB) et co-directeur du master 'La communication des conflits internationaux armés, la paix et les mouvements sociaux'. Il est co-auteur, entre autres, de Esfera pública africana (La sphère publique africaine), éditions La Catarata) et Imaginar África (Imaginer l'Afrique), éditions La Catarata et il signe Malas noticias de África (Mauvaises nouvelles d'Afrique), éditions Bellaterra.
Carlos Bajo Erro est diplômé en journalisme par l'Université de Navarre et est titulaire d'un diplôme de troisième cycle en communication des conflits et de la paix de l'UAB, ainsi que d'un master interuniversitaire euro-africain en sciences sociales : Cultures et développement en Afrique, coordonné par l'Université Rovira i Virgili (URV). Il est l'auteur du livre De la Provincia 53 a la segunda gran traición. Testimonios de los inmigrantes-refugiados saharauis en España. (De la province 53 à la seconde grande trahison. Témoignages des immigrants-réfugiés saharaouis en Espagne).